les maisons en bois ...c'est écologique alors ou pas ?

HISTOIRE D'UN REBOISEUR - Colombie-Britanique

Nous travaillions sur des terrains rapides : des plats préparés. Un terrain préparé veut simplement dire que des interventions humaines - chimique ou mécanique - ont eu lieu afin de favoriser l’implantation d’un plus grand nombre de boutures d’arbre à l’hectare. Le chimique que nous nommions des burns avait quelque chose d’hilarant. Bien avant l’intervention des tree-planteurs, le ministère coordonnait des hélicoptères chargés de kérosène. Le travail des pilotes consistait à répartir l’huile équitablement sur les terrains récoltés et d’y mettre le feu. Ceci peut paraître invraisemblable pour quelqu’un qui considère la forêt comme un endroit bucolique où tremper l’orteil dans le premier cours d’eau venu est un ressourcement thérapeutique.
 
Cependant, la réalité pour qui ne connaît pas le pragmatisme de l’industrie du contre-plaqué va bien au-delà des considérations champêtres des lieux. Somme toute, en forêt, les bûcherons bûchent et l’industrie récolte. Brûler des terres était commun et cela se pratique encore. On nomme ce type d’intervention; zones brûlées, contrôlées. Cette façon de faire éliminait, dans les cas les mieux réussis, tous les déchets de coupe sur le terrain. Ainsi, l’effort du travail et la quantité d’arbres mis en terre à l’hectare se voyaient améliorés par un sol sans un seul obstacle, mis à nu. Nous plantions finalement dans un grand cendrier. Chargés à bloc, nous bondissions allègrement à chaque deux mètres pour mettre une épinette en terre. À l’aide de la pelle, nous dégagions les cendres noirâtres du sol sur trente centimètres afin d’exposer le sol minéral. Dans ce geste, la poussière de charbon levait et se collait aux narines et à notre corps suintant. Rendus à la fin de la journée nous étions morts de rire (jaune) de voir les uns et les autres barbouillés comme des briquettes de charbon de bois de la tête au pied.

Une autre intervention était faite à l’aide d’une débroussailleuse géante. Un bras mécanique lié sur les trois points d’un tracteur forestier avec un appareil qu’on nomme la tondeuse à fléau. Un scarificateur colossal! Cet appareil mécanique laissait des traces d’un mètre par un mètre sur des terrains fortement engazonnés ou d’anciens pâturages. Nous plantions au centre de la marque et nous poursuivions notre route. Des moyens traditionnels comme le labour existaient aussi. Mais le plus souvent en Colombie-Britannique, les terrains ne subissaient aucune intervention humaine.

Chargés comme des mulets, nous devions traverser des marais, nous faufiler entre les branchages, escalader des troncs immenses et avancer dans des pentes trop fortes. Pour arriver à faire une saison complète, il nous fallait une santé physique supérieure à la normale. Nous devions posséder également un univers où le psychisme ne pouvait pas être altéré parce que l’objectif était devant. Arrêter était l’équivalent de s’exposer à des risques de rupture, de décrochage.

Climberland a écrit:

les maisons en bois ...c'est écologique alors ou pas ?

c'est plutôt le mode de récolte actuel qui pose tout les problèmes...

Le mode de récolte certe, mais aussi le marché mondial!
A quand une utilisation locale?
A-t-on besoin besoin de Red cedar en France par exemple, avec les forêts qu'on a? Que devient le Red cedar prélevé en Colombie britannique et au Canada? Un petit aller-retour pour la Chine ou il est transformé pour une vente sur l'Europe et l'Am du nord?

Dernière question que je me pose: pourquoi mon menuisier qui se trouve à quelques km de la forêt de Fontainebleau me propose du Red cedar pour la porte de mon garage, alors que des m3 de Chêne local ne sont pas valorisés dans nos forêts?

Mais peut être que je me plante totalement et que je n'ai rien compris...
N'hésitez pas à me mettre une calotte si c'est le cas!
Nimkaj